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Système nominal et acte de nommer dans les langues couchitiques de la Corne d’Afrique rassemble une partie des communications faites lors de la journée d’études sur les langues sémitiques et couchitiques qui s’est tenue en décembre 2018 à Djibouti. Sept articles sont ainsi rassemblés ici, tous dévolus à des langues couchitiques parlées en République de Djibouti, en Erythrée, en Ethiopie et en Somalie.
Dans la première partie, cinq contributions abordent l’étude des systèmes nominaux dans une perspective typologique et comparatiste, à travers les procédés de compositions nominales en afar (M. Hassan Kamil), la formation des noms composés dans cette même langue (M-C Simeone-Senelle) et celle du pluriel en somali de Djibouti (N. Lampitelli). L’étude du pluriel en gawwada se fait sur le plan plus théorique, remettant en cause le rattachement traditionnel du pluriel à la catégorie du nombre (M. Tosco) ; enfin, pour clore cette session linguistique, une étude sur la formation d’un nouveau système possessif qui émerge dans un sociolecte en somali de Djibouti (A. Mohamed Ismael et H. Abdillahi). La deuxième partie est, quant à elle, dédiée à l’art de nommer dans la tradition orale somali. Elle est illustrée par deux articles : l’un aborde les transformations du système onomastique somali à travers l’étude de la dation du nom à un enfant comparée à celle attribuée aux personnages fictifs de théâtre (F. Mahamoud Hadji Ali), l’autre, qui termine l’ouvrage, concerne la toponymie des quartiers périphériques de Djibouti-ville (A. Said Chiré). Il met en valeur son rôle dans la prise de possession et la maîtrise du territoire.
L’originalité de cet ouvrage réside dans la mise en valeur de la complexité de l’acte de nommer tant sur le point de vue linguistique qu’ethnologique, et ce, à travers une étude de trois langues couchitique parlées dans la Corne de L’Afrique qui donne accès à la culture qu’elles véhiculent. Les linguistes seront intéressés par la description des faits caractéristiques du système nominal et de son évolution ; les ethnologues, sociologues et géographes apprécieront l’analyse des stratégies qui déterminent l’acte de dation et ses enjeux.